Pourquoi Végane ? - Pour les Animaux

samedi, novembre 19, 2016


J'ai choisi de terminer par ce thème, non pas qu'il soit moins important, loin de là, mais parce que je pense que les trois autres points (environnement, santé, humanité) sont plus simples à évoquer.

Par où commencer… La question de l'éthique animale est souvent un sujet difficile à aborder. La plupart du temps, votre interlocuteur prendra ça comme un excès de sensiblerie, ou un raisonnement fondé sur le coeur plutôt que la raison… Alors qu'en réalité, c'est un choix non seulement moral, mais aussi logique.

(petite parenthèse également pour rappeler que la compassion n'est pas et n'a jamais été une faiblesse, au contraire, s'élever contre la majorité pour défendre ceux qui n'ont pas leur mot à dire, c'est quelque chose qui demande du cran)

 

« Mais les animaux sont moins intelligents que nous... »


Je ne vais pas me lancer sur un débat à propos de l'intelligence des animaux, bien qu'il ait été prouvé qu'un cochon soit plus intelligent qu'un chien et ait les capacités d'un enfant de 3 ans. Par contre, ce qui est sûr et que l'on sait tous pour peu qu'on connaisse un minimum les animaux, c'est qu'ils ressentent des choses, des émotions. Et non, dire ceci ce n'est pas faire de l'anthropomorphisme, c'est simplement du bon sens.

Quand on croise un animal sauvage, son réflexe est de fuir, parce qu'il a peur, il ne veut ni souffrir, ni mourir, et s'éloigne donc de la source de danger. Au contraire, un animal qui aura été apprivoisé pourra nous faire confiance et même rechercher notre compagnie. Bon, si un pigeon, un écureuil ou un chat sont capables de ressentir ces émotions, pourquoi pas une poule ou un cochon ?


« Non mais un chien c'est pas pareil qu'une vache quand même ! »

On en vient à la question centrale, le coeur du débat : pourquoi chérit-on certains animaux au point d'être dégoûtés à l'idée d'en manger, alors que d'autres animaux ne sont considérés que comme de la nourriture ? Il s'agit là d'un phénomène tout à faire connu, celui de la dissonance cognitive (et non c'est pas un gros mot). Ce phénomène, c'est le fait de penser :
 
- Que boire du lait de vache est normal, mais boire du lait de chienne c'est dégueu.

- Que manger un morceau de veau (bébé vache donc) est correct, mais que manger un chaton est impensable.

- Et que, quand on y réfléchit bien, qu'on découvre que finalement, manger un veau ou boire du lait, c'est pas si normal, ben on est mal à l'aise. On sait pas trop quoi faire.



 
 
Face à ce malaise, une réaction courante c'est de dire quelque chose comme « Non mais tous les  abattoirs/élevages/etc ne sont pas comme ça, je connais un cousin d'un oncle d'un pote qui est fermier et… [blablabla] », ou même carrément « Non mais tout le monde le fait donc bon, ça doit pas être si grave... ». Mais honnêtement, de vous à moi, les yeux dans les yeux tout ça tout ça, avouons-le… Vous non plus vous n'aimez pas regarder les vidéos d'abattoirs, si ? Vous aussi vous êtes contre ces conditions d'élevage déplorables ? Alors dans ce cas, pourquoi la réaction face au malaise évoqué ci-dessus n'est-elle pas tout simplement « Non mais… Comment peut-on cautionner ça ? »


« Et si les animaux proviennent de petits élevages où ils sont bien traités ? »


Alors, partons de l'hypothèse utopique où tout le monde ne mangerait que de la viande provenant de « petits élevages bio ou les animaux sont bien traités et où ils peuvent faire leurs prouts en plein air ». Déjà, il faudrait que tout le monde réduise à fond sa consommation, parce que si on gardait le rythme actuel et en octroyant un espace correct aux vaches et autres poules, il n'y aurait même pas assez de terres arables en France pour contenir tous les pâturages.

Mais même en partant de cette hypothèse, moi je ne trouve pas ça correct de manger les animaux, d'où qu'ils viennent. Déjà parce que ça implique forcément de les tuer prématurément alors que eux, ils sont bien dans leur pré, et puis parce qu'au bout, les abattoirs c'est tous les mêmes. Y a qu'à voir les récents scandales dans les abattoirs, il y en a eu pour tout le monde, du plus petit au plus grand en passant par un abattoir « bio »…

Âge moyen des animaux lorsqu'ils sont tués.



« Et le lait ? Les œufs ? »

Le lait et les œufs, c'est cruel tout comme la viande. 
 
Pour les œufs : déjà parce que les poules pondeuses sont pour la plupart entassées les unes sur les autres, et puis même si on prend les œufs de poules « élevées en plein air », c'est pas joli joli : déjà ledit « plein air », c'est seulement quelques heures de soleil par jour dans un petit enclos. 



Ensuite, parce que les poussins mâles sont des déchets de l'industrie, et ils sont broyés ou étouffés à la naissance (ils sont inutiles car ils ne pondent pas d'oeufs, une femelles c'est plus rentable, m'voyez). Et les poussins femelles connaîtront le même sort que leur mère, encore et encore...




Le lait, c'est un peu la même histoire : déjà les pauvres vaches sont inséminées artificiellement tous les ans, de sorte qu'elle sont gestantes 9 mois sur 12 et allaitante toute l'année… Jusqu'à ce qu'elles soient trop fatiguées pour supporter ce cycle infernal et qu'elles soient envoyées à l'abattoir.


Le lait, c'est aussi la séparation d'un veau et de sa mère. Souvent ça se fait direct à la naissance, imaginez la panique du côté du bébé et de la maman. Si c'est un veau, il sera juste engraissé quelques mois puis envoyé à l'abattoir. Si c'est une génisse, elle connaîtra le même sort que sa maman.
Finalement, 80 % environ de la viande de vache (« boeuf ») que l'on trouve à l'achat sont des sous-produits de l'industrie du lait. Donc non seulement au bout du compte les femelles seront quand même abattues quand elles ne seront plus assez productives, mais en plus elles auront eu une vie de merde. La totale quoi !


Alors, l'argument éthique est-il recevable ?

Certains diront que non, l'éthique est propre à chacun et qu'on ne pense pas tous de la même façon. Alors oui, on n'a pas tous la même conception du bien et du mal, c'est vrai. Mais quand même, est-il vraiment nécessaire de faire souffrir et de tuer des êtres sensibles alors que l'on n'en a pas besoin ? Juste parce que "la viande c'est bon" ? N'est-ce pas là une question de logique pure et simple plutôt qu'une question d'éthique ? À vos cerveaux. ;)


Sources et liens intéressants :
Melanie Joy - Beyond Carnism and Toward Rational, Authentic Food Choices
Earthlings (Terriens)


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2 commentaires

  1. Bon ceci dit "quelques heures de soleil par jour", en ce moment je ne les ai pas non plus et je ne suis pas une poule ^^

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